Samedi 19 avril 2014 à 10:41

 J'ai entendu ta voix hier soir, sur le répondeur du frangin. Je ne l'avais pas entendue depuis le mois d'août. Comme le temps passe vite, n'est-ce pas ? Tout ces mois de silence, ponctués par de pauvres textos de ta part. Des essais minables de revenir vers moi. De me faire comprendre que, tu vois, moi je pense à toi. Mais moi aussi, je pense à toi. Je pense à toutes ces années perdues, qu'on ne reverra plus jamais. Cette façon que nous avons eu de ne surtout pas nous connaître de trop. Cette distance que tu as mis entre nous, depuis que je suis petite. Je pense à ces coups de téléphone que tu me passais quand tu étais dans les embouteillages, que tu t'ennuyais. C'était parti pour de longues minutes d'insultes gratuites, histoire de te défouler. Je me rappelle tous ces synonymes dont tu m'affublais : honte de la famille, dindon - parce que je parlais trop vite pour toi, imbécile, pas capable de finir ce que je commence, qui n'arrivera jamais à rien dans la vie. Oui, je me souviens de tous ces mots durs qui sortaient si facilement de ta bouche. Et pas question de pleurer parce que, si ça te touche c'est que je dis la vérité, il n'y a que la vérité qui blesse. Oui, tu avais tout prévu. Enfin, tout prévu sauf ce qui te tombe dessus maintenant. Tu ne pensais sûrement pas que ta si sensible et si fragile fille se décide à t'attaquer en justice, réclamer son dû. Qu'elle en a eu marre de te laisser autant de chances, que tu as toutes gâchées une à une. Elle en a eu marre d'attendre un père qui ne serait jamais à ses côtés. Disons-le clairement, tu m'as privé d'un père, et tu t'es privé d'une fille. Le pire, c'est que je suis la seule à me sentir vide, d'avoir cette impression qu'il me manque quelque chose. Je suis la seule à sentir que j'ai tout perdu. Alors tu sais quoi ? Gardes-les tes mots, j'en veux pas. Je me fiche de savoir que tu me souhaite une bonne année ou de qui est né récemment. Tu n'auras plus rien de ma part, sinon l'indifférence que tu mérite depuis longtemps. Je suis trop en colère, trop blessée, trop en manque et trop réaliste cette fois. Je ne lâcherai rien. Ca je t'en fais la promesse. Je n'abandonne pas, je ne baisse pas les armes. Tu as cherché. Tu trouve.

J'ai perdu le père que je n'ai jamais eu. 

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A vot' bon coeur ...

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